Mon burn out professionnel,
du vide à la reconstruction
Dans ce témoignage personnel, je vous fais part de ma propre expérience du burn out il y a quelques années, point de départ de mon changement de vie professionnelle.
Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, vous n’êtes pas seul. Demander de l’aide n’est pas signe de faiblesse.
Si on m’avait dit il y a quelques années que le travail pourrait m’amener à faire un burn out professionnel, je ne l’aurais pas cru. Quoi, moi un burn-out ? Non bien sûr, je gère !
Et pourtant, il y a plusieurs années, sans prévenir, le vilain burn-out a fait irruption dans ma vie. Il n’a pas pris le temps de s’essuyer les pieds sur le paillasson ! il a franchi toutes les portes sans que je ne puisse l’arrêter. Celles de ma vie professionnelle bien sûr, mais aussi celles de ma vie personnelle, ma vie familiale.
Un dimanche en famille, avec mes enfants et mon mari, alors que nous étions dans le parc aux grandes oreilles pour fêter les anniversaires de mes filles, je me suis écroulée. Mes jambes n’arrivaient plus à me porter, le sol se dérobait sous mes pieds. Je manquais d’air, plus de jus, plus de batterie ; game over !
Sur le moment, je n’ai pas compris ce qui se passait. J’ai cru à un coup de fatigue, un de plus.
Et puis à l’hôtel, quand les pompiers et le médecin sont venus, on m’a posé la question : « Vous travaillez beaucoup ? » je n’ai pas eu besoin de répondre, j’ai compris.
J’ai lu l’inquiétude de mes proches dans leurs yeux (la déception aussi, le séjour n’allait pas être aussi chouette que prévu. Gâché ça aussi).
S’en est suivi un arrêt de travail, puis une, puis deux prolongations car j’étais incapable de reprendre. J’étais vidée. Ma tête me disait d’y aller, que je pouvais le faire, qu’il fallait que je le fasse. Je luttais. Je ne me reconnaissais pas, j’avais le moral à plat, aucune envie, juste épuisée.
J’ai fini par retourner travailler après m’être reposée quelques semaines. Un mi-temps thérapeutique m’a permis de reprendre progressivement. Je m’accrochais désespérément car j’étais sûre que ma place était là-bas, que c’était mon devoir. Mon travail, mes collègues m’attendaient. Je ne pouvais pas les laisser. Il y avait tant à faire. Je ne pouvais pas leur faire ça. Mon sens du devoir était plus fort… ou mon égo ?
A l’été, les vacances ont permis de recharger un peu les batteries. Repos et farniente, pas l’énergie de faire autre chose.
Quelques jours avant la reprise, l’angoisse montait. J’avais l’impression d’avoir 5 ans, comme si le méchant monstre du travail m’attendait pour me dévorer toute crue !
Une peur sournoise m’envahissait.
Il a bien fallu reprendre. Je m’accrochais. Je me motivais. Pour mes collègues surtout, je crois. Et puis peut-être un peu par orgueil. Il fallait que je sois forte, je me sentais malgré tout indispensable. Erreur car le monde ne s’arrête pas de tourner et les choses s’organisent sans vous. Je l’ai compris ensuite et ça m’a fait relativiser.
Cette pseudo solidité n’a pas tenu longtemps. Je me consumais de nouveau.
Le peu d’énergie que j’avais réussi à capitaliser s’évaporait de nouveau, partait en fumée.
Désemparée, à bout de souffle et démoralisée, je disais enfin STOP. J’étais arrivée au bout de ce que je pouvais faire, donner. Il n’y avait pas d’autre choix que celui du repos total et du chemin de la reconstruction.
Je n’aurais jamais imaginé que cela puisse prendre autant de temps pour me « remonter » ensuite. Cela s’est fait par pallier, marche après marche, avec des moments de rechute. Tout me demandait énormément d’énergie, tout me coûtait. La vie autour, familiale comme professionnelle, a bien dû se réorganiser, les rôles se redistribuer.
Il m’aura fallu plusieurs mois avant de voir une véritable amélioration, avec le soutien de thérapeutes, la reprise en douceur de l’activité physique et même pouvoir envisager de reprendre un travail un jour.
Aujourd’hui, j’en suis sortie. Mon équilibre est retrouvé.
Mais je sais trop combien il peut être fragile, c’est une attention quotidienne pour ne pas retomber dans de vieux schémas.
Ce syndrome d’épuisement professionnel a eu le bénéfice de m’ouvrir les yeux sur moi, sur mes fonctionnements inconscients, mes croyances. Il n’y a pas le choix, pour éviter la rechute, il est nécessaire de comprendre pourquoi on en arrive là. C’est déterminant.
Il y a effectivement tous les facteurs extérieurs à soi : la charge de travail, les délais incompressibles, les objectifs fixés par l’entreprise, une pression sociale… Mais il faut regarder au fond de soi, prendre conscience de tous les facteurs internes pour se relever et avancer. Me concernant, en N°1, un haut niveau d’exigences érigé depuis toute petite avec le syndrome de la bonne élève qui voulait être apprécié de tous quitte à s’oublier. N°2, la croyance qu’il faut travailler dur pour réussir (réussir quoi d’ailleurs ? sa vie ?), j’ai confondu la notion d’effort et de sacrifice.
Aujourd’hui, je partage mes connaissances du burn out professionnel auprès des personnes qui ont aussi besoin de renouer avec leur énergie, leur confiance en elles, et apprendre à faire différemment.
Avec un accompagnement personnalisé et le soutien de la sophrologie, je vous aide à prévenir ou à sortir du burn out avec douceur et authenticité.